Pour tenter de percer le front durant la Première Guerre Mondiale, les allemands avaient développé la notion
de "Stosstrupps", c'est à dire de groupes composés de quelques hommes, bien entrainés et armés, où chacun était capable
de remplacer l'autre. A partir de ces troupes d'assaut, on forma des "Sturmbataillone", qui obtinrent durant
l'année 1917 et 1918 des succés.
Titre : Esquisse d'attaque des troupes d'assaut (exemple)
Explications (de haut en bas) : Tranchée, progression du groupe d'assaut, ligne à atteindre, bordure de la forêt, A B C D = groupe d'assaut, C D = 2 groupes d'assaut
Après l'expérience de la guerre de 1914-1918, l'idée qui, en Allemagne, présidait toutes les autres était,
d'un point de vue militaire, de percer le front adverse.
Cette idée fut reprise, les années suivantes, pour l'adapter à la nouvelle arme, que constituaient les blindés.
Guderian était en Allemagne le défenseur de cette nouvelle arme, en lui appliquant un rôle nouveau, fait de masse concentrée en un seul point et de rapidité, pour percer le front adverse.
A cette force ainsi formée, on ajoutait l'aviation, qui devait aider les blindés en les protégeant de toute attaque adverse et leur donner la profondeur nécessaire dans l'assaut.
Toute autre était, par contre l'idée que l'on se faisait en France des blindés. Ceux-ci devaient être un soutien de l'infanterie, et donc s'adapter à son rythme. Ils n'étaient donc pas ou
peu regroupés en grandes unités autonomes.
Cette nouvelle conception militaire ne pouvait, cependant, suffire à emporter la décision:
il fallait également une idée opérationnelle nouvelle ou revue.
Von Manstein eut l'idée de remanier le plan "Schlieffen", pour faire porter l'essentiel de l'effort, non plus au nord, mais au centre,
en passant par les Ardennes, ce qui permettait d'opérer "un coup de faucille" (l'expression est de W.Churchill), puisque l'on savait que les Alliés se positionneraient au nord.
Cette idée,téméraire, nécessitait une parfaite corrélation entre les différentes armes (terre et aviation)
et surtout reposait sur l'impératif du temps :
il fallait, en effet, pour éviter toute contre-attaque et rendre maximal l'effet de surprise, ne pas aller au-delà de trois jours pour franchir la Meuse et ensuite atteindre la Somme.
Ces conceptions modifiaient profondément les idées héritées de 1914-1918 et provoquèrent un grand débat
au sein de l'armée allemande, où la question de la protection des flancs des colonnes blindées revint sans cesse.
Plan de l'attaque allemande