Devant la ligne Maginot
Durant les années 1920, la France tire les conséquences de la guerre de 1914-1918.
Plus d'un million de soldats a été tué et ajouté à une faible démographie, ce constat implique que la France ne peut avoir qu'une attitude défensive.
Initié par Paul Painlevé, le projet de construire une ligne fortifiée à l'est, n'aboutit qu'en 1930 avec l'adoption de la loi, proposée par André Maginot, alors Ministre de la Guerre, qui tente ainsi de pallier la chute des effectifs militaires à partir de 1935.
Cependant, en fonction de l'opposition belge (théorie belge de la défense bi-face), cette ligne n'est pas prolongée sur la frontière avec ce pays, si ce n'est par quelques ouvrages fortifiés de peu d'importance.
Les premiers travaux débutent sur la frontière italienne, au dessus de Menton, le facisme italien étant alors perçu comme le danger le plus immédiat. C'est le chantier le plus important de l'époque employant jusqu'à 20.000 ouvriers.
Il s'agit d'un dispositif conçu dans la profondeur, à partir de la frontière :
La ligne des avant-postes est constituée de routes minées, de barrages, pour ralentir l'ennemi éventuel et surtout laisser le temps à la "ligne principale de résistance" de s'organiser.
La ligne de résistance principale se situe à quelques kilomètres en arrière, annoncée par des fils de fer barbelé et par un double réseau de rails plantés dans le sol pour arrêter les chars. Sur cette ligne se croisent les tirs de mitrailleuses et de canons à partir des ouvrages principaux, chaque ouvrage ayant des fenêtres de tirs précises et connues à l'avance.
Entre les ouvrages, les intervalles sont constitués d'abris pour l'infanterie.
En arrière se trouvent les services logistiques, en particulier les chemins de fer à voie étroite, permettant d'acheminer les munitions.
En dépit de l'armistice du 22 juin, de nombreux ouvrages ne se rendront que le 30 juin, suite à un ordre écrit signé du général Huntziger, chef de la délégation française à la commission d’armistice.