Après son séjour à l'hôpital de Gand, Roger arrive le 16 septembre 1940 au Stalag VIA à Hemer.
Au camp, il faut se soumettre à différentes procédures : d'abord une fouille complète, en devant laisser beaucoup d'affaires personnelles, puis vient l'épouillage des vêtements, on rase les cheveux. La douche collective et la vaccination font aussi partie de ces procédures.
L'immatriculation est l'étape la plus importante. Tout prisonnier doit, en effet, communiquer son état civil, ses qualifications professionnelles, son lieu de capture, etc. Il est photographié, on établit une "Personalkarte", carte personnelle, et on lui attribue un numéro gravé sur une plaque, dont il ne devra jamais se départir. Il appartient à un seul camp pour la durée de sa captivité
Pour un temps indéterminé, il n'est plus qu'un numéro, ein "Stück". Tout est inscrit dans des listes ou registres, les "Meldungen", par la suite communiqués à la Croix rouge à Genève. On peut, sans grand risque de se tromper, imaginer l'état d'esprit de Roger, comme de tout prisonnier, à ces moments.
Les numéros commençant par 40 désignent les prisonniers arrivés en juillet, août. Roger, arrivant en septembre, reçoit donc le numéro 41614, est inscrit dans le registre 430 du 21 octobre 1940