Margenseau Roger en captivité - Le commando de travail



  Mais la plupart des prisonniers (95%) ne reste pas au camp. Ils sont affectés à des "Arbeitskommandos", les commandos de travail, situés parfois loin des camps. Roger n'échappe pas à cette règle : il est affecté au commando 637. Le camp reste, toutefois, l'attache administrative du prisonnier. Il contrôle tous les commandos.



   En dépit de quelques photos, il est difficile, vers la fin de l'année 1940 de localiser ce commando, qui est affecté à des travaux de forage. L'aspect extérieur de la tente qui protège le puits, devait à peu près ressembler à ceci. En l'absence d'éléments plus précis et de documents, on peut penser, que l'Allemagne en guerre cherchait naturellement à exploiter toutes ses richesses. On espérait ainsi, en pratiquant des forages, trouver plus de matière première en minerai de fer, nécessaire à l'industrie de guerre.



   En dépit des tracasseries quotidiennes, le travail de mise au point des machines ne déplait pas à Roger. Mais les essais de forage ayant échoué, ou suite à une décision d'un autre ordre, il deviendra par la suite mineur de fond.

  Comme tous les autres prisonniers, il a du penser, dans un premier temps, que cette captivité serait peut-être courte. La propagande du gouvernement de Vichy n'était pas étrangère à cet état d'esprit. Mais au fil des jours et des mois et puis des années, l'espoir d'une libération s'effiloche et fait place à l'ennui d'une durée sans fin. Très vite, la "Relève" ou la "Transformation" prônées par Vichy seront perçues comme des leurres.

"La monotonie est telle que moralement nous pouvions croire que nous traversions des steppes immenses, sans fin, sans horizon, dans la nuit." (Prisonnier de guerre Grancher, cité par Y.Durand dans "La vie quotidienne des prisonniers")


   La captivité durant cinq ans sera ce long voyage immobile, rythmé d'ordres, mais aussi de parties de cartes et de camaraderie.



Suite - La mine