Renée Haudebourg

L'occupation (suite). M. Lavie
M. Lavie était un ancien combattant de la guerre 1914-1918 et militaire à la retraite. Il était
resté handicapé suite à une grave blessure de guerre.
Devenu secrétaire de mairie à Monnaie, il connaissait à ce titre, de nombreuses personnes dans la commune même et au-delà.
Avait-il conservé des liens avec ses camarades de la 1ère guerre? Dans une lettre adressée après la guerre aux Services français, son fils indique, en effet, qu'il faisait
partie du 2ème Bureau à Lyon.
Que faut-il comprendre comme "2ème bureau à Lyon"?
Il a existé un 2ème bureau à Vichy. Il était constitué pour l'essentiel d'anciens officiers restés fidèles à Pétain, mais pour qui l'ennemi principal restait l'Allemagne.
Sa zone d'influence s'étendait bien sûr en zone libre, mais aussi en zone occupée.
S'agit-il du 2ème bureau, créé par le Général De Gaulle, qui prit pour nom dès 1942, BCRA (= Bureau central de renseignements et d'actions militaires) formé de militaires
et de civils? (dirigé par le colonel Passy)
M. Lavie est arrêté trois semaines après sa femme. Les habitants de Monnaie, déjà choqués par l'arrestation de sa femme, lui avaient très vivement conseillé de
s'enfuir. Mais il s'y était refusé. La Gestapo l'interpella à son domicile le 16 janvier 1944 très exactement, sous l'inculpation "d'intelligence avec les Alliés". Après
interrogatoires, sans doute au siège de la Gestapo à Tours, il fut interné à la prison de Fresnes, puis conduit à Compiègne, après peut-être un séjour à la prison de Blois
.
Il est déporté dans un convoi parti de Compiègne le 22 mars 1944. Ce train emmène 1218 hommes (matricules de 59479 à 60696) vers Mauthausen, en Autriche.
M. Lavie porte le numéro 60135.
Des résistants figurent en nombre élevé dans ce convoi. Ils ont été arrêtés, soit comme faisant partie d’un groupe dénoncé et démantelé, soit comme maquisards.
On connait les conditions, dans lesquelles se font ces transferts vers les camps de concentration. ce sont les mêmes que pour les femmes, par exemple le convoi de sa
femme, Madeleine, les "27000"
Après 3 jours, le convoi arrive à Mauthausen le 25 mars 1944.