Renée Haudebourg

Le gouvernement à Tours. (10 - 14 juin 1940)
Dunkerque et la rupture du front sur la Somme ne pouvaient, évidemment, ne pas avoir de conséquences politiques.
Le Président de la République, M. Lebrun s'installe au château de Cangé, le Président du Conseil, M. Paul Reynaud au château de Chissay, le ministre
de l'Intérieur, M. Mandel à la Préfecture d'Indre et Loire. Carte indiquant les différents lieux où se réfugie le gouvernement à Tours et en Touraine Le 11 juin, peu avant 17 heures a lieu un premier conseil des ministres, sous la direction de C. Chautemps (Vice-président du Conseil), P Reynaud
étant au Grand Quartier Général à Briare, pour renconter le général Weygand.
Un communiqué est publié : "Quelque part en France, 12 juin 1940: les ministres se sont réunis en Conseil"
Paris étant menacé en dépit d'une nouvelle ligne de défense, le gouvernement, comme en 1870, décide de quitter la capitale et de s'installer
provisoirement à Tours.
Ce choix, par ailleurs prévu depuis longtemps, permettait, en plus, de ne pas encore choisir complétement entre l'hypothèse de la Bretagne comme
"réduit" et celle de l'Afrique, facilement accessible depuis Bordeaux.
Le gouvernement et toutes les administrations prennent la route de Tours dans la nuit du 9 au 10 juin. Les routes sont très encombrées, l'exode se
poursuit. Aux populations du Nord s'ajoutent maintenant celles de Paris et de la région parisienne.
Le 12 juin a lieu à 19 heures un autre Conseil des ministres, au château de Cangé. Il se termine à 23 heures. On y parle d'armistice. Weygand, présent
à ce conseil s'y déclare favorable : "Dès maintenant, la guerre est définitivement perdue". Deux camps s'affrontent au sein du gouvernement :
le camp de ceux qui veulent un armistice (Pétain) et le camp de ceux (De Gaulle, Mandel), qui veulent continuer la guerre à partir de l'Afrique.
Le 13 juin se tient une nouvelle réunion des ministres de 10 à 12 heures 30, cette fois au château de Chissay. L'ambassadeur britannique est présent.
Un fait inattendu se produit ce 13 juin: l'avion de Churchill se pose avec une escorte de "Hurricane" à Parcay-Meslay
(voir carte)
Il est accompagné par le ministre des Affaires Etrangères, Lord Halifax.
(voir galerie)
Il veut essayer de persuader les Français de continuer la guerre.
En fin d'après-midi a lieu une réunion du Conseil Suprême (Français et Britanniques). Elle est brève, l'atmosphère est tendue.
Les Britanniques repartent à 18h15 de Parçay-Meslay pour regagner Londres.
Une réunion est prévue à 19 heures 30 au château de Cangé avec les Britanniques, mais ceux-ci sont déjà partis. La réunion prend fin à 22 heures 30.
Reynaud lance une demande d'aide immédiate aux Etats-Unis, ce qui différe la demande d'armistice.
Dans la nuit Reynaud regagne le château de Chissay, où on prépare son départ pour Bordeaux.
Ces différentes rencontres, effectives ou avortées entre Français et Britanniques, laisseront des traces durables et conduiront les Britanniques à
se préoccuper surtout de leur propre défense et dans les circonstances d'un armistice prévisible du sort de la flotte française.
Le 14 juin, les Allemands entrent dans Paris.
Ce même jour ministres et administrations partent de Tours pour arriver à Bordeaux en fin d'après-midi.
Un avion allemand de reconnaisance survole déjà la partie est de l'agglomération tourangelle.
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