Verdun offrait à l'Etat-Major allemand plusieurs avantages:
un réseau de communication important (voies de chemins de fer et routes), la proximité du "saillant" de Saint-Mihiel qui menaçait le sud de Verdun, le désarmement récent des forts (en août
1915 sur ordre de Joffre), la charge symbolique importante en cas de succés.

Dès les 1er jours de janvier, Falkenhayn, estimant l'armée française épuisée après l'échec en Champagne en 1915, pense à une offensive soit à Belfort, soit dans la Meuse. Cette offensive fait partie d'un ensemble avec la guerre sous-marine contre l'Angleterre visant à vaincre rapidement. La volonté de terminer au plus vite la guerre est encore présente dans les deux camps. L'hypothèse Belfort est vite écartée, car tactiquement difficile.

Le choix se porte donc sur Verdun, l'arrière du front allemand étant ici beaucoup plus vaste et la charge symbolique évidente.

Il reste à déterminer si l'attaque se fera des deux côtés de la Meuse (préférence du "Kronprinz", le Prince héritier et de von Knobelsdorf, chef d'Etat-Major du Kronprinz) ou d'un seul (préférence de Falkenhayn). C'est l'option de Falkenhayn qui l'emporte:les préparatifs commencent immédiatement. Ils sont énormes.

Falkenhayn © Collection inconnue

1400 pièces d'artillerie, 2 millions et demi d'obus sont acheminés par 1300 trains de munition. Des routes et voies de chemin de fer(11 voies ferrées)sont crées, des abris creusés, etc...

L'état-major allemand ne pense pas devoir redouter une contre-attaque française en raison de la faiblesse des communications de Verdun avec l'arrière. Les liaisons ferrées avec Chalons et Nancy sont coupées, de même que la voie reliant Verdun à Sainte-Menehould, coupée à hauteur d'Aubréville. Il existe encore l'étroite voie ferrée, mal entretenue, tracée entre Bar-le-Duc et Verdun : le Meusien. En dehors de cette voie ferrée, ne subsiste à disposition de l'Armée Française que la modeste route reliant Verdun à Bar-le-Duc, future
"Voie Sacrée", en fait, la seule vraie possibilité de ravitailler les troupes.

La situation est donc très défavorable à l'Armée Française.