Nous ne savons rien de ses sentiments en recevant l'ordre de mobilisation (1er août 1914), qui lui ordonne de rejoindre son unité, quittée il y a moins d'un an. Nous ne connaissons pas non plus son état d'esprit lors de la déclaration de guerre (3 août 1914)
Il prend cependant soin de commencer à noter sur un cahier ce qu'il va vivre, sans se douter, que cette guerre sera aussi
longue, difficile et meurtrière.
Ces notes sont assez souvent lapidaires, essentiellement géographiques (les lieux traversés) et temporelles. Elles ne nous parlent qu'obliquement de son état d'esprit.
© Collection personnelle
Le 2 août 1914, il part donc de St Martin pour Le Mans. Son Régiment est le 31ème RAC (Régiment d'Artillerie de Campagne). Il fait partie de la 24ème batterie. Le Régiment se rassemble à l'Epau. On en sait plus sur l'état d'esprit au Mans par le récit de P.Lintier, qui appartenant au 44ème RAC fait partie de la même unité mais ne suivra pas toujours le même parcours.
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Le départ pour le front est fixé au 10 août. Après un long périple en train, le Régiment arrive au village de Bras sur le canal de l'est.
Conformément au plan Schlieffen, les Allemands s'engagent en Belgique, alors neutre, pour déborder les armées françaises, les repousser vers l'est en les encerclant. Conformément au plan XVII, l'Etat-Major français a prévu d'attaquer en Lorraine, car le passage en Belgique lui est interdit par la neutralité de ce pays.
Si l'attaque allemande en Belgique réussit parfaitement, l'attaque en Lorraine est un échec (bataille de Morhange et de Sarrebourg)
La retraite des forces alliées commence. Elle durera juqu'au 5 septembre.
C'est aussi la retraite pour la 24ème batterie et le 31ème RAC.
© Collection personnelle
Carte de la retraite en août-septembre 1914
La retraite de fin août est en bleu clair et celle de septembre en bleu fonçé
Il est à noter que cette retraite se fait dans un espace restreint, ce qui correspond aux mouvements des armées situées autour de Verdun, place forte française, face à Metz alors place forte allemande, et point d'appui pour "la bataille de la Marne" à venir.